Interview Alumni de Pauline Rivière, cheffe de produit dans le luxe chez Saint Laurent

Pauline, 21 ans, a su tracer une voie cohérente et ambitieuse dans l’univers exigeant de la mode. Après un parcours technique en bac pro et BTS métiers de la mode, elle s’est spécialisée en management de la mode à  Sorbonne Université en suivant la Licence Professionnelle Commerce International (MOD), en alternance et a été diplômée en 2024. Aujourd’hui cheffe de produit pour les VIP junior chez Saint Laurent, elle revient sur son parcours, son quotidien, les défis du métier et ses ambitions futures.

Est-ce que vous pouvez vous présenter et me parler de votre parcours ?

Je m’appelle Pauline, j’ai 21 ans. J’ai commencé par un cursus très technique avec un bac professionnel et un BTS métiers de la mode. Dès cette période, j’avais une idée assez claire de mon objectif : devenir cheffe de produit. J’ai eu la chance de faire plusieurs stages, dont un chez Saint Laurent, qui m’a permis de découvrir ce métier de l’intérieur et de me confronter aux processus de création d’une collection.

C’est ce qui m’a menée à intégrer la licence MOD, une formation proposée par la Sorbonne. Elle combinait plusieurs éléments essentiels pour moi : de l’alternance, des cours techniques et commerciaux, et une ouverture à l’international avec une composante en langues. À l’issue de cette licence où j’ai été diplômée en 2024, j’ai été recontactée par ma responsable de stage de BTS chez Saint Laurent, et j’ai eu l’opportunité d’intégrer la maison en tant que cheffe de produit pour les VIP junior.

En quoi consiste votre métier aujourd’hui ?

Le métier de cheffe de produit peut énormément varier d’une maison à l’autre. Chez Saint Laurent, en particulier dans le service VIP, c’est un rythme très différent de celui d’une collection classique. On ne travaille pas avec un calendrier de défilé, mais selon les événements, donc chaque journée est unique.

Globalement, mon travail repose sur beaucoup de relationnel avec différents services : l’atelier, la production, les fournisseurs. On suit les produits de A à Z : à partir d’un croquis, on crée le code produit, on gère l’approvisionnement en matières, fournitures, on prépare les documents techniques, on s’assure du respect des délais. Il faut toujours être capable de répondre à la question : « Où en est le produit ? » C’est donc une combinaison d’organisation, de planification, de coordination… et de beaucoup de réactivité.

Quelles qualités sont importantes dans votre métier ?

Pour être cheffe de produit, je dirais qu’il faut être polyvalente, organisée, et avoir de solides connaissances techniques. Il est essentiel de comprendre comment un vêtement est fabriqué, sinon on ne peut pas bien communiquer avec les ateliers ou les façonniers. Il faut aussi savoir s’adapter, mettre la main à la pâte quand il le faut, et ne pas hésiter à faire des retouches ou des ajustements soi-même en période creuse.

Est-ce que vous avez un exemple de challenge rencontré ?

Mon plus grand challenge, c’est la réactivité que demande le poste en VIP. Contrairement à la collection où tout est planifié, ici on peut recevoir une demande pour un événement dans deux semaines… alors que tout est à faire. Il faut alors inverser les processus classiques, demander patrons et tissus avant même de valider les étapes habituelles. C’est une logique à rebours qui demande beaucoup de souplesse et de rapidité. Cette capacité d’adaptation est quelque chose que j’ai vraiment appris sur le terrain.

Pourquoi avoir choisi la Licence Professionnelle MOD de Sorbonne Université ?

La licence MOD regroupait vraiment tout ce que je recherchais : alternance, technique, commerce, langues. Le fait que le diplôme soit délivré par la Sorbonne était un plus, mais ce n’est pas une formation Sorbonne intégrée au sens strict. En alternance, on est souvent à distance du campus et de ses avantages. Mais la formation en elle-même était cohérente avec mes besoins.

Qu’est-ce que la licence vous a apporté ?

La licence m’a beaucoup aidée à m’organiser, à trouver un équilibre entre l’école, le travail et la vie personnelle. Elle m’a aussi permis d’acquérir des compétences en commerce que je n’avais pas du tout auparavant, et d’améliorer mon anglais. Même si ce n’est pas encore naturel à l’oral, je comprends bien mieux la langue, surtout à l’écrit.

Avez-vous des projets pour la suite ?

J’aimerais rester dans l’univers du luxe. Revenir dans le prêt-à-porter classique serait difficile après avoir travaillé avec les standards de qualité du luxe. Mon objectif serait d’évoluer vers plus de responsabilités, en m’occupant un poste de responsable de collection par exemple. Mais je pense que cela viendra dans un second temps, après avoir consolidé mes acquis. Et peut-être qu’un jour, je changerai complètement d’univers, car le secteur de la mode est aussi très exigeant physiquement et mentalement.

Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui veut suivre votre voie ?

Je dirais : suivez vos rêves. Beaucoup de gens m’ont découragée quand j’ai choisi un bac pro, mais ça a été la meilleure décision que j’ai pu prendre. Grâce aux stages, on se confronte très vite à la réalité des métiers et on gagne en expérience. Il faut oser postuler, même sans contact. C’est comme ça que je suis entrée chez Hermès. Et surtout, ne négligez pas les langues. L’anglais, l’italien… ça peut devenir un vrai frein plus tard si on ne s’y prépare pas. Même sur son temps libre, on peut progresser. L’essentiel, c’est de se donner les moyens d’avancer.

Garder un contact avec les anciens élèves de sa promo est-il important selon vous?

Oui, je pense que c’est toujours enrichissant de voir ce que chacun est devenu après la licence. J’ai récemment participé à l’événement alumni de la Licence Professionnelle MOD, et j’ai eu l’occasion d’y retrouver d’anciens camarades de promotion ainsi que mes anciens professeurs. C’était vraiment agréable de pouvoir échanger avec eux, de partager nos parcours respectifs et de constater les évolutions de chacun. Ce type de moment permet aussi de raviver certains souvenirs.

Pour en savoir plus sur le parcours inspirant de Pauline, vous pouvez la contacter via son profil.